Pourquoi je n’ai pas d’orgasme ?
Que ce soit seul.e ou à deux, cette absence de jouissance peut vite devenir une source de frustration, de doute et de souffrance.
Vous vous sentez peut-être seul.e face à cette difficulté et pourtant les études récentes démontrent le contraire !
En effet les statistiques sont parlantes : selon une enquête de l’Ifop publiée en 2025, près de 8 femmes sur 10 (78 %) sexuellement actives déclarent avoir déjà rencontré des difficultés à atteindre l’orgasme, une proportion en forte hausse depuis 2006.
Chez les hommes, le chiffre n’est pas négligeable non plus : 57 % admettent avoir eu du mal à jouir, dont 62 % avec leur partenaire actuel.
Vous l’aurez compris, atteindre l’orgasme est loin d’être une compétence innée et dans ce contexte, il semble assez normal d’avoir besoin un peu d’aide pour apprendre à jouir !
Dans cet article, je vous propose de démystifier les concepts autour de l’orgasme et de l’anorgasmie pour mieux comprendre en comprendre ces mécanismes.
Qu’est-ce qu’un orgasme ?
Avant tout, j’aimerais préciser qu’il n’existe pas à ce jour une définition universelle de ce qu’est un orgasme, on parle même “d’orgasme subjectif ”.
Cependant de manière générale lorsque l’on parle d’orgasme, on fait référence à un moment de plaisir intense et de libération tant physique que émotionnelle, survenant après une phase d’excitation sexuelle et d’une phase plateau (cf: la réponse sexuelle de Master & Johnson).
Personnellement, j’aime distinguer deux formes d’orgasmes :
- L’orgasme physiologique : il se manifeste par des contractions musculaires involontaires, une accélération du rythme cardiaque, et parfois des sensations de chaleur ou de frissons. C’est la réponse physique du corps à l’excitation
- L’orgasme psychosocial : c’est l’expérience personnelle et psychologique du plaisir. Deux personnes peuvent vivre des orgasmes physiologiquement similaires, mais les ressentir très différemment sur le plan émotionnel.
C’est pourquoi chez certaines personnes, l’orgasme peut être facile à atteindre (voire même compliqué à appréhender notamment dans le cas d’éjaculation précoce par exemple) tandis que pour d’autres il reste inaccessible (et cela malgré un désir et une excitation ressentie).
C’est ce qu’on nomme plus communément l’anorgasmie.
Quels sont les facteurs de l’anorgasmie ?
L’absence d’orgasme peut avoir des origines très variées.
Voici les principales causes, qu’elles soient physiologiques, psychologiques ou relationnelles.
1- Causes physiologiques
Certains facteurs physiques peuvent rendre l’orgasme plus difficile, voire impossible :
- Les effets secondaires de médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, certains traitements hormonaux)sciencedirect.com.
- Les troubles hormonaux (déséquilibres thyroïdiens, ménopause, andropause).
- Les maladies chroniques (diabète, sclérose en plaques, lésions nerveuses).
- La fatigue, le stress physique ou un mode de vie sédentaire.
2- Causes psychologiques ou psychosociales
J’aime dire que notre premier organe sexuel est notre cerveau !
Ainsi voici une liste non exhaustive des blocages psychologiques fréquents :
- L’anxiété, la dépression ou un stress important qui empêchent de lâcher prise.
- Les croyances limitantes (« je ne mérite pas de plaisir », « c’est mal de prendre du plaisir »).
- Les traumatismes passés (abus, éducation restrictive, honte liée à la sexualité).
- Le manque de connaissance de son propre corps et de ce qui nous procure du plaisir.
3- Causes relationnelles
Et parfois, c’est la dynamique du couple qui pose problème :
- Un manque de communication avec son ou sa partenaire sur les désirs et les attentes.
- Des attentes irréalistes (pression pour performer, recherche de la « perfection »).
- Une routine sexuelle qui ne laisse plus de place à l’exploration et à la nouveauté.
- Un déséquilibre dans la relation (manque d’intimité, conflits non résolus).
A noter parfois, l’expérience orgasmique peut dépendre du contexte.
En effet, il me semble important de préciser que parfois il peut être plus difficile d’atteindre l’orgasme en couple que seul.e
Dans ce cas, je vous invite à retrouver un article co-écrit pour le journal des femmes sur ce sujet.
Quel accompagnement en sexologie face à l’anorgasmie ?
Heureusement, il existe des pistes pour retrouver du plaisir et surmonter l’anorgasmie et les sexologues sont formés pour travailler sur les blocages psychologiques et relationnels.
Ainsi, commencer une sexothérapie permet dans un espace sécurisé et bienveillant d’aider à :
- Comprendre l’origine des difficultés vécues (physique, psychologique, relationnelle).
- Apprendre à mieux se connaître : explorer son corps, identifier les zones érogènes, essayer différentes formes de stimulation.
- Démystifier les idées reçues sur l’orgasme et la sexualité.
- Retrouver confiance en soi et en son corps
- Apprendre à communiquer ouvertement avec son ou sa partenaire de ses envies, sans tabou ni jugement.
- Adapter son hygiène de vie : réduire le stress, dormir suffisamment, bouger régulièrement.
- Mettre en place des exercices concrets : changer de routine, utiliser des accessoires, lire, s’informer sur la sexualité et réapprivoiser le plaisir sexuel.
Les études montrent que 95 % des cas d’anorgasmie peuvent être améliorés avec un accompagnement adapté.
En résumé
L’absence d’orgasme n’est pas une fatalité !
Que ce soit à cause de facteurs physiques, psychologiques ou relationnels, des solutions existent. L’important, c’est de ne pas rester seul·e avec cette question, d’oser en parler et de chercher de l’aide si besoin.
Parce que le plaisir, ça s’apprend, ça se cultive, et surtout… ça se vit sans culpabilité !